Et voilà, avec la bande de Cassel ce lundi 25 avril 2011, la saison carnavalesque s’est finalement achevée. Pendant presque 3 mois de festivités, pas une semaine sans bande, pas un week-end sans bal, que ce soit à Dunkerque même, dans les communes alentours ou encore les villages de campagne avoisinants.
Eh oui, nul ne peut échapper à l’engouement pour cette tradition séculaire et pour le moins festive. Et comme chaque année, l’I.M.E. « Le Petit Navire » n’a pas dérogé à la frénésie ambiante. C’est ainsi qu’avec tous mes copains et copines d’« école », nous avons revêtu nos « bestes clet’ches »(1) pour un petit défilé haut en couleurs au sein de notre institut et aux sons des fifres et tambourins !...
Une joyeuse petite « carnavaleuse » !
Comme vous avez pu le comprendre en préambule, le Carnaval de Dunkerque, ce sont des festivités de longue haleine. Ainsi outre dans les bandes(2) et dans les bals(3), cette liesse populaire trouve également écho dans les écoles qui transmettent très volontiers à la nouvelle génération – et ce pour là plus grande joie des enfants - cette tradition ô combien vivace dans le cœur des Dunkerquois, perpétuant ainsi l’esprit du Carnaval.
Ainsi mon grand frère Hugo a défilé avec sa classe dans la cours de son école, tandis que ma sœur jumelle Louise a participé au carnaval enfantin de Rosendaël regroupant la quasi-totalité des écoles de la commune. Ainsi sous la surveillance des enseignants et de parents accompagnants bénévoles, des centaines de p’tits masquelours(4) ont défilé dans les rues de Rosendaël, et ce jusqu’à la mairie où a été organisé un rigodon final autour d’un kiosque installé pour l’occasion. Le traditionnel jet de harengs (quelque peu répugnants et malodorants pour des enfants) ayant été remplacé par un jet de friandises, et notamment de voolaeren(5).
Hugo déguisé en pirate, normal pour un « enfant d'Jean Bart » !
Louise avec ses 2 meilleures copines de classe - Lisa (à gauche) et Violette (à droite) – 3 petites lapinettes prêtes à bondir dans la bande !
Après avoir défilé dans les rues de Rosendaël, c’est l’heure du rigodon final !
Le Carnaval à Dunkerque, c’est ça : un moment très convivial entre copains et copines !
Même pour les non-carnavaleux dans l’âme que sont Maman et Papa, il y a tout de même quelques évènements à ne pas manquer, d’autant plus lorsque le temps est de la partie. Ainsi, pour la 1ère fois cette année, mon grand frère Hugo et Papa ont pu assister au traditionnel et incontournable jet de harengs… et ce du haut des balcons de l’Hôtel de Ville (ce qui n’est possible que sur invitation officielle) ! Un temps très fort (et très médiatisé) de la bande Dunkerque, d’autant plus intense que du haut des balcons vous prenez pleinement conscience de l’ampleur de cette gigantesque et incroyable marée humaine aux couleurs bigarrées et chatoyantes scandant d’une seule voix « libérez les harengs ! » et bougeant d’un seul bloc pour essayer de les attraper !
Hugo à l’abordage de l’Hôtel de Ville pour le très prisé jet de harengs !
Une vue imprenable et très impressionnante… et encore, toute la foule de carnavaleux n’est pas encore sur les lieux !
Pour voir l’engouement des carnavaleux dunkerquois pour le jet de harengs, cliquez sur la vidéo ci-dessous :
Comme chaque année, il y a également eu les festivités organisées par mon « école », l’I.M.E. « Le Petit Navire ». Pour l’occasion, j’avais revêtu une magnifique robe de princesse – j’étais Belle !... oui, je sais que je suis très jolie mais je voulais dire que j’étais Belle… de La Belle et La Bête !... mais non, je ne suis pas idiote dans mes propos ! – robe que j’avais empruntée à ma sœur jumelle Louise (bon, n’ayant pas le même gabarit, je dois avouer que la traîne à mes pieds avait tendance à… bien traîner !). Toute l’équipe encadrante du Petit Navire avait décoré nos fauteuils roulants avec les jolis « pépins »(6) que nous avions les jours précédents confectionnés de nos propres petites mains (bon, je l’avoue avec un peu d’aide !... je ne suis pas très manuelle !!!). Papa avait bien évidemment profité de son temps libre pour m’accompagner et ainsi immortaliser notre défilé dans les couloirs de l’établissement. Un petit passage dans la salle commune pour un petit chahut, sans oublier le rigodon final et la cantate à Jean Bart de retour dans notre « classe ». Enfin, pour bien terminer cet après-midi festif et parce que chanter des chansons de Carnaval ça creuse tout de même, s’ensuivit un délicieux goûter pour nos buckenaeres(7) affamés !
Emma, en dépit de son look lolita gothique, est plutôt impressionnée par le bruit des percussions sur le tambour !
Inès arbore un ravissant kimono !
Léa, telle Cendrillon est une princesse… en haillons !
Swanïe en adorable petit chaperon rouge !
Le clown de ces demoiselles : Giovanni !
Peter Pan ? Robin des Bois ? Farfadet facétieux ?... Quoiqu’il en soit, le costume de Noé est trop stylé !
Lors du Carnaval, il n’y a plus aucune distinction des classes sociales, la preuve avec la Directrice de l’I.M.E. « Le Petit Navire » !
Un girls band !
Le rigodon final dans notre salle commune !
Pour écouter la cantate à Jean Bart chanté par l’équipe encadrante de l’I.M.E. « Le Petit Navire », cliquez sur la vidéo ci-dessous :
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Enfin, en ce qui nous concerne, nous avons terminé notre saison carnavalesque par la bande de Malo-les-Bains. Il faut dire que les températures - très douces pour la saison - y ont été pour beaucoup ! Nous avons donc rejoint sous un ciel rayonnant la plage de la station balnéaire. Un superbe moment en famille, parfois loufoque et cocasse devant les facéties de certains carnavaleux ! Mais ce fut surtout un ravissement pour les yeux que de voir en bordure de mer ces milliers de « masquelours » défilant sur la digue et chantant à l’unisson les airs du Carnaval ! Un spectacle quelque peu insolite pour les non-Dunkerquois mais ô combien révélateur de ce que peut offrir la cité corsaire : la convivialité des gens du Nord et un cadre de vie où il fait bon vivre !... c'est cela l'esprit Made in Dunkirk !
Malgré nos déguisement plutôt voyants, nous ne détonnons pas trop sur la plage de Malo-les-Bains !
Allez Maman, un chahut, un chahut !
Pour vous immerger dans la bande de Malo-les-Bains, cliquez sur la vidéo ci-dessous :
Vivement l’année prochaine que toutes ces festivités reprennent car à Dunkerque, quand vient le Carnaval, on est tous joyeux comme des cigales !...
Jeanne
Une nount’che(8) qui sait danser le ouchouchouche et le wallewalle !
(1) « Beste Clet’che » signifie « plus beau costume » en dunkerquois. Le dunkerquois est un patois mâtiné de flamand encore parlé de nos jours à Dunkerque et sa périphérie (Malo-les-Bains, Rosendaël, Coudekerque-Branche, Saint-Pol-sur-Mer, Bergues...). Ce n'est ni du flamand occidental (même s’il emprunte un certain nombre de mots), ni du Ch'ti qui appartient au groupe des langues d’oïl et plus particulièrement au picard (contrairement à la croyance qu’a pu véhiculer le film « Bienvenue chez les Ch'tis » réalisé par Dany Boon !). Le dunkerquois se parle avec un accent très prononcé, et forcé même dans certaines occasions, comme par exemple durant le Carnaval de Dunkerque.
(2) Les bandes sont des rassemblements de personnes déguisées - les carnavaleux – qui défilent dans les rue d'une ville ou d'un quartier derrière une fanfare (la musique ou la clique) conduite par un tambour-major.
(3) Les bals sont des grandes fêtes où les carnavaleux se retrouvent la nuit dans de grandes salles (la plus connus d'entre-elles étant le Kursaal à Malo-les-Bains), pour s'amuser, rencontrer des gens, discuter avec des personnes inconnues mais néanmoins dans un esprit de camaraderie, sur des chansons carnavalesques et de la variété. Chaque bal est organisé par une association philanthropique et carnavalesque. Les bals peuvent réunir jusqu’à 12 000 personnes.
(4) « Masquelour » signifie « masque » ou « personne masquée » en dunkerquois.
(5) « Voolaeren » (ou follards) : petites brioches à deux têtes nature, aux pépites de chocolats ou avec des raisins de Corinthe traditionnellement consommées lors de la Saint-Martin.
(6) « Pépin » signifie parapluie et est un accessoire très prisé auprès des carnavaleux.
(7) « Buckenaere » (ou « buc » en version abrégée) signifie « ventre » en dunkerquois.
(8) « Nount'che » signifie « petit enfant » en dunkerquois.
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