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Vingt quatre heures en compagnie de Marc LIEVREMONT
Ecrit par Luc MASSON le 24 octobre 2009

Vous le savez, les belles histoires sont toujours des histoires humaines. Celle d'INJENO a certes pour origine la peine et la douleur des familles qui la composent, mais elle a pour horizon le partage et l'espoir de pouvoir changer les choses. Je pense que ces deux valeurs sont celles qui animent toute femme et tout homme qui s'engage et cela quel que soit l'engagement.

Un homme d'engagement nous en avons rencontré un récemment. Il s'appelle Marc LIEVREMONT et il s'est présenté à nous, non pas comme le sélectionneur du XV de France de rugby, poste Ô combien difficile, mais comme l'ainé d'une famille de huit enfants, lui-même père de trois enfants en pleine santé. Cette délicate attention est celle d'un homme qui sait qu'il est sollicité pour l'aura de son statut, mais qui une fois au contact de nos familles et de nos enfants extraordinaires se souvient qu'il est aussi le fils d'un père qui a consacré sa vie professionnelle aux personnes handicapées.

Alors Marc, ce billet t'est consacré, il est construit des mots que j'ai entendu de toi lorsque tu étais là et des mots de nos familles quand tu nous as quitté. Ce texte évoque ta présence en terre de Flandre, sur les traces d'un fameux Corsaire dont tu as emboité le pas l'espace d'une boucle dunkerquoise un matin de septembre.


Marc LIEVREMONT, un homme entier et sincère

Une fois n'est pas coutume ne dit on pas, je vais laisser ces premières lignes à une amie que tu as rencontrée lorsque tu as honoré la commune de Hondschoote de ta présence. Il s'agit de Nadia MAHIEU, correspondante de presse pour le Journal des Flandres. Voici comment elle parle de toi...


Nadia et Marc dans un moment de complicité

Avant sa participation aux Boucles Dunkerquoises, Marc Lièvremont est entré dans la grande famille Injeno.

"Samedi soir, attendu par Luc Masson président, et par les membres de l'association Injeno pour une réunion de travail d'avant boucles, Marc Lièvremont a fait son entrée dans la grande famille Injeno.

Tel un ami de longue date, le sélectionneur de l'équipe de France de rugby qui foulait pour la première fois le sol du Nord, a posé son regard sur le combat quotidien de l'association. Ce combat collectif qui nécessite forces physique et mentale, organisations rigoureuse et stratégique présente de nombreuses analogies avec le rugby. Quelques questions bien ciblées sur les enfants d'injeno, posées par Marc Lièvremont à Luc Masson, ont suffi pour que ces deux pères de famille se qualifient mutuellement "d'homme d'engagement". Luc Masson a présenté le projet de pôle d'excellence" car, a-t-il précisé, les problèmes de l'épilepsie, du handicap et du polyhandicap, concernent tout le monde, chacun peut être touché au cours de son existence." Lieu de prise en charge du polyhandicap et de la neuro-lésion, ce pôle serait aussi un lieu de formation et d'information, un centre de ressources, un pôle d'échanges avec le secteur sanitaire. "Injeno c'est le cerveau", a conclu Luc Masson résumant ainsi l'immense tâche que poursuit l'association. "

Cet article qui n'a pas été publié dans les colonnes du journal (qui nous soutient régulièrement au demeurant) méritait d'être présenté en bonne place sur notre blog. C'est chose faite et je remercie Nadia de nous avoir autorisés à le publier.

Oui, en effet tu es arrivé chez nous dans le Nord le samedi 19 septembre 2009 à 22H00. Tu avais quitté Anglet et ta famille le matin même et avais pris l'avion jusqu'à Paris. De là tu t'étais rendu à Marcoussis centre d'entrainement du XV de France et avais pris une voiture pour te rendre à Hondschoote après être allé à un match de rugby, évidemment.

Ce n'est pas sans mal que tu as atteint le 2 allée des Fileurs, contrarié par quelques travaux (perpétuels) sur l'A25. Mais tu es arrivé. L'accueil fut immédiatement convivial et familial. Nous t'avions réservé une soirée de travail de préparation à notre participation aux boucles dunkerquoises.

Comme il est de tradition dans le Nord, c'est avec un bon repas que tu as fait la connaissance de tes hôtes.


Une tablée INJENO

Après avoir échangé quelques propos avec tout le monde. Tu t'es immédiatement plié au jeu des dédicaces. Maillots, ballons plus ou moins officiels tout y est passé et tu n'as jamais décliné la demande. Tu t'es même prêté au rituel des photos des voisins informés de ta présence sur les coups de minuit..


Notre invité donnant du stylo !

Pour autant, tu ne perds pas tes reflexes de sélectionneur et tu demandes à voir les résultats des matchs de la journée. Nous les regardons avec toi, attentifs à tes commentaires.


Marc LIEVREMONT, le regard inquiet

Le repas se termine à 1 heure du matin et nous allons nous coucher, rendez-vous est pris pour 7H00, une nuit un peu courte après tant de péripéties. Au petit matin, une douche, un repas rapide et nous voilà partis dès 8H00 pour la place Jean Bart.


L'un des entretiens que tu as accordés aux médias locaux, ici avec M. LEFERME

Si il est vrai que les dunkerquois ne se sont pas précipités sur tes pas, bon nombre de nos concitoyens ont toutefois remarqué ta présence. Les médias qui couvraient l'événement, ont eux aussi pris le temps de t'interviewer et ce n'est pas moins de 4 interview que tu as acceptée ce matin là. Mais il est vrai que tu as l'habitude des télévisions et de la presse écrite.


Les papartenaires

Puis ce fut le temps des exploits, de la marche entre papas et de la course entre challengers... A tout instant, tu offres à qui veut te parler des échanges chaleureux et instructifs sur ton métier, tes engagements ou les raisons de ta présence.


Un mot, une attention pour tous ceux qui t'entouraient

C'est après ton départ que je me suis demandé si cela n'avait pas été trop dur pour toi de faire face à tant de sollicitations, à tant d'émotion et de peines à demi exprimées. Mais quand on t'observe on constate à l'instar du cliché ci-dessous, que tu portes sur toi cette force de caractère, celle-là même qui te permet aujourd'hui comme hier de faire face aux aléas de l'existence.


Marc LIEVREMONT, un homme décidé

Je ne compte plus le nombre de fois où gentillement, les adhérents d'INJENO, des inconnus t'ont demandé de poser avec eux pour la postérité et en tout cas pour le plaisir d'avoir une photo souvenir de ton passage à Dunkerque. La course se termine et tu acceptes là encore de donner une interview à un journaliste de la Voix du Nord.


Marc LIEVREMON et un bouquet de belles fleurs qu'il embrasse délicatement

Alors, ne goûtant pas notre plaisir du temps passé avec toi et pour nos enfants, nous osons nous aussi te demander d'immortaliser nos échanges fraternels. Ici c'est Sébastien fier comme un "bar tabac" comme on dit à Dunkerque (détournement de l'expression fier comme Artaban voir le dictionnaire du parler dunkerquois des Pénelècres) qui se fait des souvenirs pour les années à venir.


Ils sont pas beaux nos coureurs de fond...

Chose que nous avions constatée la veille, Marc est un homme qui aime la table et les bonnes choses (ben comme nous quoi !). C'est donc tout naturellement que le midi des boucles nous lui avons proposé de manger un "Potch vleich" à la bière trapiste (Leffe®) de préférence.


Après l'effort le réconfort

Une fois le repas terminé, nous nous rendons en hâte à Hondschoote pour une douche libératrice des effluves corporelles qui nous rappellent que nous avons fait du sport ce dimanche matin. Vers 15H30, nous arrivons au restaurant "La Grignotière" point de rendez-vous pour que tu sois remercié par Monsieur SAISON Maire de la ville.


Tu expliques aux personnes présentes ce que tu as ressenti à nos côtés

Comme nous avions pressenti ton ascendant épicurien, nous avions préparé un panier garni, autre spécialité locale, rempli de bonne choses du Nord. Alors, il faut préciser que chez nous, bonnes choses rime souvent avec choses odorantes. Et bien là tu fus, fromages, bières, gâteaux, gerbera ! et autres mises en bouche.


Trois discours et une médaille plus tard, toujours le sourire

C'est alors que recommence la séance des dédicaces. Tu avais pris soin d'amener des cartes du XV de France que tu as couvertes de quelques mots pour chacun d'entre-nous. Tu as même accepté de signer d'autres choses que des cartes, des ballons, des maillots (encore...).


Tu passes des cartes aux ballons avec grande souplesse

On peut voir ci-dessous combien tu t'appliques à trouver les mots justes pour faire plaisir à celles et ceux qui auront croisé ton chemin ce week end de septembre.


Tu signes studieusement chaque carton souvenir

Alors que tu en as terminé avec les cartes postales des Hommes du XV te voilà assailli de bisous, de câlins, d'embrassades en tout genre. Encore une fois sans même esquisser un signe de fatigue tu prends une attention quasi paternelle à satisfaire toutes les demandes.


Ici avec Louis PEUPLE


Là avec Alexis FAMCHON qui ne manque pas d'idée !

A l'écoute de chacune et de chacun d'entre-nous, tu n'es jamais pris au dépourvu, tu as des idées sur tout, on peut te lancer sur tous les sujets, tu acceptes le débat à la mesure de tes connaissances et avec l'humilité qui te caractérise.


Ici encore en pleine discussion avec Franck DOOLAEGHE

Evidemment, je t'invite à poser avec mes femmes, Inès et Sophie, celles qui me portent, me supportent, dans les bons et les mauvais moments. C'est avec la même gentillesse que tu acceptes les flash des appareils qui te suivent depuis presque 24 heures.


La famille Masson


Jeanne et César PLAISANT


André-Louis GUYOT ne goûte pas son plaisir lui aussi

Il est 17H00 lorsque nous quittons le centre ville. Nous regagnons la maison familiale pour voir la fin du match "Toulouse/Toulon" tu nous en expliques les enjeux et tu acceptes là encore de nous traduire quelques règles qui nous semblent bien obscures. Je crois que peu de personnes ont pu un jour regarder un match du club XIV avec les commentaires en direct du sélectionneur du XV de France, ce fut un moment cocasse à vrai dire.


David, Luc et Marc amusé par les questions candides que nous lui posons

Alors que le match se termine par un défaite de Toulouse qui n'est pas pour te rassurer, vient le temps des "au revoir". Tu prends le temps de refaire ta valise, ouverte il y a 24 heures et que referme comme pour clôre un chapitre. A ce moment là il y a des choses que Sophie et moi avons envie de te dire, mais le mots sont superflus tant nos regards sont expressifs. Tu acceptes notre pudeur maladroite qui s'exprime par des mots amicaux et l'espoir de nous revoir un jour.


Inès voudrait te dire quelque chose

"Monsieur LIEVREMONT, papa et maman m'ont expliqué pourquoi vous êtes venu à la maison. Ils m'ont dit que vous étiez touché par notre différence, que vous aviez compris la lourdeur de nos handicaps et je voulais moi aussi vous dire que j'étais heureuse que vous vous soyez intéressé à nous, les enfants extraordinaires.

Vous avez vu que pour nous tout est difficile, que nous ne pouvons pas être acteur de notre société comme on le conçoit habituellement, mais vous savez aussi que nous ne sommes pas inutile pour autant.

Papa et maman m'ont dit aussi que vous utilisiez souvent le mot chance, comme si vous aviez compris que rien n'est jamais acquis et que sortir indemne de ce chao perpetuel, ce n'est pas la normalité, c'est l'exception.

Vous qui avez aussi connu la peine je présume, le doute, comme mes parents, vous avez su en garder le meilleur pour que cela vous rende plus fort encore.

Alors moi, petite fille polyhandicapée de 5 ans qui comme ses copains et copines d'INJENO, ne voit pas, ne parle pas, ne marche pas, je voudrais vous dire qu'il est rassurant de savoir qu'il existe sur notre terre et à côté de chez nous des Hommes forts pour ceux qui sont faibles, des Hommes grands pour ceux qu'on ne voit pas, des Hommes de coeur pour ceux qui n'en n'ont plus, des Hommes de parole pour ceux qu'on entend pas, des Hommes qui avancent pour ceux que l'on laisse derrière soi.

Enfin Monsieur LIEVREMONT, je vais vous faire une confidence, vous avez beaucoup marqué papa et maman et toutes les personnes qui vous ont rencontré ce week end. Merci pour nous, j'espère que nous vous avons nous aussi apporté un petit quelque chose, cette discrète poussière d'étoile qu'une brise bien inspirée aura délicatement déposée sur la pas de votre porte en terre basque".

Ah, Inès elle ne sait pas tenir sa langue... Mais oui, Monsieur LIEVREMONT, car tu es un grand Monsieur, vous avez déjà changé quelque chose dans nos vies. Nous savons aujourd'hui que notre combat ne se fait pas dans l'indifférence générale pour ceux dont la différence est si particulière.

Comme j'ai pu le dire et l'écrire un jour : Merci Monsieur LIEVREMONT.

Luc Masson
Papa d'Inès
Président d'INJENO
Expert en rugby à présent...

Crédits photos : César, Sébastien, Nadia, Jean-Claude, Luc, André, Andrée...

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